Des légumes dans le désert, ou impossible n`est pas mongol !

Notre escapade dans le Gobi a aussi été l`occasion d`élargir notre vision de l`agriculture mongole et de voir des choses vraiment étonnantes ! A environ 15 km du village de Bayan, dans la province du Sud Gobi, en plein milieu du désert aride, sont soudain apparus a nos yeux deux champs cultives verdoyants bordes d`arbres : pour le moins inattendu ! Ni une ni deux, nous descendons de voiture et notre guide vient nous aider à poser quelques questions aux fermiers au travail. Nous apprenons qu`il existe 4 endroits similaires dans le Gobi. Il s`agit de terrains qui bénéficient de la proximité d`une résurgence d`une nappe phréatique qui permet d`irriguer les cultures pendant tout l`été, et d`abreuver les animaux. Ces terrains étaient exploités pour le maraichage sous l`ère soviétique, puis sont tombes a l`abandon jusqu`en 1999, quand plusieurs familles ont voulu s`y réinstaller en louant la terre a l`Etat. Les 8 ha sont partages entre 125 familles qui envoient chacune quelques personnes y travailler pendant l`été. Elles cultivent pommes de terre, carottes, oignons, concombres, parfois soja pour nourrir les animaux l`hiver, et vendent leur production dans les villages alentour et au chef-lieu Dalandzadgad. L`irrigation est planifiée selon un emploi du temps qui détermine le créneau d`irrigation journalier pour chaque famille. Le champ est borde par des arbres qui ont bien grandi depuis 1999 et commencent à avoir l`effet escompte : procurer de l`ombre rafraichissante et si rare dans le désert ! Leur bonne croissance est d`ailleurs encourageante pour les nombreux projets de reforestation du Gobi dans le cadre de la lutte contre la désertification. Encore un autre combat de l`homme face a la nature, que nous espérons raconter bientôt...

En parallele de ces exemples extraordinaires, les agriculteurs du Gobi vivent traditionnellement de l'elevage, notamment l'elevage de chameau. Nous avons pu observer de grands troupeaux de ces animaux majestueux tout au long de notre escapade. L'elevage de chameau est source de plusieurs revenus. A partir du lait de chamelles, les eleveurs preparent du koumiss (lait fermente) qu'ils vendent en ville. Cependant cette annee la production est tres limitee, car les eleveurs ont decide de limiter la traite afin de ne pas affaiblir leurs animaux. En effet, de nombreux animaux n'ont pas reussi a passer l'hiver en raison des trop faibles temperatures. Les chameaux sont egalement tondus en debut d'ete et la laine, tres appreciee, sert a la confection de vetements chauds et d'accessoires par des usines a Ulan Bator. Enfin, les eleveurs louent leurs chameaux pour des balades pour les touristes. Pres des sites les plus visites, c'est un des principaux revenus qui permettent a ces familles de se maintenir dans ce milieu difficile.  

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